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Marchés : « Le réalisme finira tôt ou tard par reprendre ses droits » (Quilvest AM)
information fournie par Boursorama 15/02/2016 à 17:36

Pour Quilvest AM, les investisseurs ne vont pas tarder à retrouver la raison après avoir broyé du noir depuis le début de l'année.

Pour Quilvest AM, les investisseurs ne vont pas tarder à retrouver la raison après avoir broyé du noir depuis le début de l'année.

La récente chute des marchés était une « folie passagère » et « le réalisme finira tôt ou tard par reprendre ses droits » affirme Dylan Baron, gérant actions chez Quilvest Asset Management France, dans une note de conjoncture parue lundi 15 février. En somme : place au rebond.

« La semaine dernière en Europe, nous avons touché les 20% de baisse depuis début décembre. Nous n'avions pas revu une correction aussi rapide depuis l'été 2011, au plus fort de la crise de la Zone Euro », rappelle Dylan Baron dans la dernière note de conjoncture de Quilvest AM.

La croissance mondiale ne plongerait pas en cas d'accident chinois

« Oui, la croissance chinoise ralentit. Le rythme de 10% de croissance annuelle qu'a connu le pays en moyenne depuis 30 ans n'est plus tenable. Il faudra désormais tabler sur une croissance proche de 6.5% pour les années à venir. Ceci s'explique notamment par le fort ralentissement de l'activité manufacturière dû au ralentissement des exportations qui n'est pas encore compensé par le relais de la demande domestique », reconnaît le gérant.

Comme on le sait, « Ce ralentissement fait resurgir les craintes d'un hard landing de la croissance chinoise et alimente la fuite des capitaux. Ce qui contraint la Banque Centrale chinoise à vendre massivement ses réserves de change afin de ne pas voir le Yuan se déprécier trop rapidement ».

Mais contrairement à ce que semblent envisager les investisseurs, « Non, le ralentissement de la croissance chinoise ne mettra pas à mal à lui seul la croissance économique mondiale », estime Dylan Baron. « Si la croissance chinoise venait à atteindre 5% en 2016 au lieu des 6.3% actuellement attendus par le FMI, l'impact direct sur la croissance mondiale serait de 0.2%. L'impact indirect serait du même ordre de grandeur. Un choc potentiellement absorbable au regard des 3.4% de croissance mondiale attendus en 2016 par le FMI ».

En somme, pour Dylan Baron, « une révision à la baisse des perspectives de croissance mondiale est possible, mais dans des proportions qui resteront raisonnables ».

Chute du pétrole : soyons-en heureux !

Le second grand sujet qui agite les marchés est la chute des cours du pétrole. « Oui, l'offre de pétrole est pléthorique par rapport à la demande (…). La large majorité du pétrole actuellement produit s'écoule à pertes. Et à défaut de pouvoir puiser dans leurs revenus pétroliers, les pays producteurs puisent désormais massivement, elles aussi, dans leurs réserves de change », observe le gérant.

Mais encore une fois, le pessimisme des investisseurs serait injustifié : « Non, la faiblesse des prix du pétrole n'est pas un facteur négatif pour l'économie mondiale. Le FMI explique dans sa dernière note que la baisse du brut devrait "soutenir la demande mondiale étant donné que la propension à dépenser est plus élevée dans les pays importateurs de pétrole que dans les pays exportateurs" ».

Surtout, « La situation d'excès d'offre sur le pétrole, qui inquiète tant les marchés depuis cinq mois, n'est pas durable. Une issue favorable est inéluctable, ce n'est qu'une question de temps avant de voir les cours du baril remonter », affirme Dylan Baron.

Les marchés financiers ont perdu les pédales

Dans le contexte incertain sur ces deux sujets, « La logique voudrait que seules les valeurs fortement exposées à la croissance chinoise ainsi que les valeurs pétrolières soient affectées par un tel environnement. Pourtant la correction est généralisée » remarque-t-il.

« Comment justifier, par exemple, que certaines compagnies aériennes low cost , n'opérant qu'en Europe, qui ne sont donc pas affectées par le ralentissement chinois et qui profitent de surcroît de la baisse des prix du baril, puissent baisser davantage que le marché depuis le début de l'année ? ».

« Ou encore, comment justifier la baisse de plus de 30% de l'ensemble du secteur bancaire depuis deux mois ? Certes tout n'est pas rose pour les banques en ce moment : l'environnement de taux bas ne leur facilite pas la tâche et la solidité financière de certaines banques italiennes est remise en doute », mais pas au point d'expliquer l'ampleur de la correction. « A cela viennent s'ajouter des craintes parfois démesurées sur de potentiels défauts d'emprunts accordés aux sociétés pétrolières », observe le gérant.

« Le réalisme finira tôt ou tard par reprendre ses droits »

Cherchant une réponse aux questions posées précédemment, Dylan Baron élimine l'idée qu'il puisse s'agir de flux vendeurs directement liés à la diminution des réserves de change chinoises. Est également éliminée l'idée selon laquelle les fonds souverains des pays pétroliers auraient pu vendre massivement leurs actifs pour dégager des ressources à court terme, alors que ces fonds sont gérés selon une optique de long terme.

« En définitive, si nous remettons les pieds sur terre, nous pouvons constater que ni les fondamentaux économiques, ni d'éventuels flux vendeurs massifs venus de l'étranger ne peuvent justifier la récente correction des marchés », résume-t-il.

« Alors à qui la faute ? A la spirale anxiogène dans laquelle nous, investisseurs, sommes entrés en décembre dernier. Sortir de ce pessimisme ambiant ne sera pas chose aisée. Il faudra probablement attendre une baisse concertée de la production mondiale de pétrole ou, à défaut, un sursaut naturel des investisseurs ».

« Il serait temps pourtant de cesser de voir le verre à moitié vide ! », s'exclame le gérant. « Le réalisme finira tôt ou tard par reprendre ses droits sur le pessimisme ambiant. Chaque jour qui passe nous rapproche de la fin de cette folie passagère ».

Reste à savoir si le fort rebond enregistré lundi 15 février sur les marchés financiers (+3,2% sur le CAC40 à 17h) est véritablement de bon augure, ou s'il signe la poursuite d'un contexte extrêmement volatil où les rebonds violents peuvent succéder aux séances de mini-krachs sans qu'aucun indicateur économique majeur ne vienne expliquer la direction et l'ampleur de ces mouvements.

X. Bargue (redaction@boursorama.fr)

19 commentaires

  • 16 février 10:58

    mais ce que ne comprennent pas les analystes et autres experts , c'est qu'on s'en fiche de la bonne ou mauvaise santé de l'économie mondiale , quant les " faucons " de la finances ont décidés de spéculer à la baisse , ils le font même si bonnes news partout , ils peuvent se placer à l'achat également à l'achat avec des indicateurs négatif


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